La demeure du Roi-Soleil honore Louis-Philippe, qui l’a sauvée en la transformant en musée «à toutes les gloires de la France». Mais à la fin du XIXe siècle, l’œuvre du Roi-Citoyen commence à être contestée par les conservateurs, qui rêvent d’une restitution des lieux dans leur état «Ancien Régime».
Révolution de palais ? Après avoir été longtemps méprisé et même combattu pendant plus d’un siècle par la conservation de Versailles, le roi Louis-Philippe serait rentré en grâce. À son avènement, en 1830, le château était le symbole d’un Ancien Régime honni, et l’on songeait à sa démolition. L’idée se précisa alors d’en faire un monument «à toutes les gloires de la France», une façon d’opérer une réconciliation entre républicains, légitimistes et bonapartistes. Évoquer l’histoire de France, de Clovis et Pharamond jusqu’à sa propre personne, était la meilleure manière d’oublier les sinistres événements de l’histoire récente, comme la décapitation de Louis XVI, votée, rappelons-le, par son père, Philippe Égalité. Pour ce faire, Louis-Philippe n’hésita pas à vandaliser les appartements des princes et des courtisans pour créer, avec ses architectes Pierre-François Léonard Fontaine (1762-1853) et Frédéric Nepveu (1777-1862), de nouveaux ensembles muséaux. Seuls furent épargnés les appartements royaux du corps central mais non le rez-de-chaussée ni les attiques , au centre desquels la chambre de Louis XIV, le Saint des saints, plaçait le domaine sous le signe du Roi-Soleil. Premier…
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