Le Städel Museum présente une rétrospective de 130 œuvres de l’artiste, la première depuis trente ans. Une invitation à la réflexion sur les figures de prédilection de l’histoire de l’art.
Il y a une vingtaine d’années, la fille d’Howard Hibbard (1928-1984), professeur à l’université Columbia, éminent spécialiste de Carlo Maderno et du Bernin, nous avait expliqué que son père avait consacré neuf ans de sa vie à voir un psychanalyste trois fois par semaine, afin de mieux appréhender la chronologie de l’œuvre de Guido Reni (1575-1642). Avec le recul, la démarche peut sembler quelque peu naïve. Mais l’histoire de l’art a tardé à fournir des éléments de réponse plus substantiels pour expliquer la carrière d’un peintre aussi génial que mystérieux, aussi divers qu’ambivalent, et surtout aussi inégal. Si les expositions consacrées à Caravage se comptent par dizaines, seuls les musées de Bologne en 1954 et de Francfort en 1988-1989 s’étaient jusqu’alors risqués à des rétrospectives de l’œuvre de Guido Reni, alors que celui-ci est omniprésent dans les grandes collections publiques depuis des siècles. Les sources sont d’ailleurs riches. Si le peintre est singulièrement absent des Vies d’artistes de Baglione – il refusa de communiquer à l’auteur la moindre information –, il se confia avec verve à son fervent admirateur le comte Carlo Cesare Malvasia, qui collectionna ses archives, de son vivant et après sa mort. De fait,…
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