Quand le XIXe siècle revisite le XVIIe siècle, cela donne une pièce d’apparat unique en son genre, la salle du livre d’or au palais du Luxembourg. Un joyau architectural du Sénat, tout à l’image de Marie de Médicis.
Porte de la salle au Livre d’or.
© Sénat
Son nom est digne d’un roman d’Umberto Eco, et son décor éblouissant. La salle du Livre d’or est en effet une œuvre d’art à part entière, et la seule pièce évoquant le faste d’origine du palais du Luxembourg. Tel un hommage post mortem à Marie de Médicis, elle forme une sorte de patchwork composé d’éléments décoratifs du XVII e siècle, témoignant du goût de la souveraine, et de boiseries provenant des appartements d’été d’Anne d’Autriche au Louvre. Il s’agit d’une reconstitution réalisée sous la seconde Restauration, entre 1816 et 1817, au moment où le premier sénat – dit « sénat conservateur » –, institué sous Napoléon, devient, sous Louis XVIII, la chambre des Pairs. D’où le nom attribué à cette salle d’apparat : celui du registre officiel qu’elle abrite, connu sous le nom de Livre d’or de la Pairie, consignant les titres des pairs de France, et aujourd’hui conservé aux Archives nationales. C’est en effet dans ce décor, doté d’un vaste plafond à voussures et d’une petite galerie encadrée de quatre piliers quadrangulaires, que se déroulait l’intronisation officielle des nouveaux pairs de France. Une fonction qui perd sa raison d’être en 1848, au moment de la naissance de l’Assemblée nationale constituante,…
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