En soixante tableaux puisés dans la collection de
Jean Pigozzi, le musée Maillol retrace quarante ans de création du peintre congolais né en 1956. Spécialiste du continent africain, le galeriste André Magnin revient sur son parcours.
Dans quelles circonstances avez-vous découvert Chéri Samba ? Avec Jean-Hubert Martin, nous avions d’abord vu ses toiles en 1982 dans le magazine Actuel . Son directeur, Jean-François Bizot, l’avait invité à Paris pour réaliser des tableaux qu’il avait ensuite publiés. Chéri Samba était alors inconnu en France. Je l’ai rencontré en 1987, lors de mon premier voyage au Congo pour préparer, toujours aux côtés de Jean-Hubert Martin, « Magiciens de la terre », première exposition mondiale réunissant cent artistes des cinq continents, présentés sur un plan d’égalité [à Paris, au Centre Pompidou et à la grande halle de la Villette, du 18 mai au 14 août 1989]. À Kinshasa, Chéri Samba était déjà très populaire. Il s’y était installé à 16 ans, en 1972, après avoir quitté son village natal. Il a commencé par travailler chez un peintre d’enseignes et dessiner des BD pour un journal, puis il a ouvert son atelier le 10 octobre 1975. Il s’est alors mis à peindre des toiles qu’il accrochait sur les façades, se faisant ainsi connaître de la population kinoise. S’il n’était pas le seul artiste dans cette ville turbulente, il était un meneur. Il a créé sa « griffe »,…
com.dsi.gazette.Article : 47401
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